Au 1er janvier 2024, nous allons tous devoir changer nos habitudes en matière de tri des déchets.
En effet, à partir de cette date, tous les ménages sont invités à trier leurs déchets biodégradables, c’est à dire des « déchets dégradables naturellement par des micro-organismes vivants ».
Fini donc les épluchures négligemment jetés dans la poubelle indifférenciée, nous devrons prendre le réflexe de les trier au même titre que le verre ou les emballages.
Cette mesure de tri à la source des biodéchets s’est faite de façon progressive. Dans un premier temps, seules les entreprises et les collectivités, dont la production annuelle dépasse 10 tonnes ou 60 litres pour les huiles étaient concernées. En vertu de l’article L541-21-1 du Code de l’environnement modifié par la loi du 10 février 2020 contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, au 1er janvier 2023, cette obligation s’appliquait aux personnes (sous-entendu aux entreprises et aux collectivités) qui produisent ou détiennent plus de cinq tonnes de biodéchets par an.
Et c’est désormais notre tour ! En cas de manquement à cette obligation de tri à la source des biodéchets, une amende de 35 euros – majorée à 75 euros – peut être appliquée.
Les collectivités territoriales (communes ou communautés de communes) sont en première ligne et doivent nous proposer des solutions pour effectuer ce tri à la source. Ces solutions sont de nature diverse : mise à disposition de composteurs individuels ou collectifs ou encore de poubelles individuelles, de conteneurs collectifs en vue d’un ramassage de ces biodéchets au même titre que ce qui est effectué pour les emballages ou le verre.
Faire du compost ? Mais dans quel intérêt ?
Certes, il y a cette obligation légale mais faire du compost, c’est avant tout un geste écocitoyen. Des doutes ? Quelques chiffres pour vous convaincre.
Selon une étude de l’ADEME réalisée en 2017, « la poubelle grise contient un tiers de déchets putrescibles (principalement alimentaires) parmi lesquels 29 kg/hab./an relèvent du gaspillage alimentaire, soit 11 % de la poubelle grise ».
De plus, « 38 % du contenu de la poubelle grise, putrescibles et certains textiles sanitaires, pourraient faire l’objet d’une valorisation organique ».
Enfin, « un simple composteur ou lombricomposteur en habitat individuel, permet de réduire d’environ 160 kg par habitant et par an le poids de nos poubelles, en digérant nos déchets alimentaires et déchets verts ! »
Faire du compost, c’est une façon de valoriser ces biodéchets et éviter que ces déchets organiques ne génèrent du méthane, gaz à effet de serre nocif.
Faire du compost, c’est assurer une moindre pollution quant au transport des biodéchets.
Faire du compost, c’est un moyen de stocker le carbone dans les sols et de lutter de ce fait contre le réchauffement climatique.
Faire du compost, c’est s’assurer d’avoir un fertilisant naturel de choix pour son jardin, son potager et ses plantes.
Faire du compost en appartement ? C’est possible ?
Tout le monde n’a pas la chance de vivre dans un pavillon avec jardin. Et que faire quand on habite en appartement et que sa commune n’a pas (encore) mis à disposition des composteurs ou conteneurs collectifs ?
Prendre l’initiative de faire son compost soi-même dans son appartement, car oui… C’est possible ! Outre le composteur électrique, deux types de composteurs sont généralement préconisés : le lombricomposteur et le Bokashi, détaillés ci-après.
Le lombricomposteur, la solution la plus usitée
Les composteurs à vers sont la solution la plus courante. Leur atout ? Les vers, bien sûr ! Tandis qu’un composteur de jardin nécessite de retourner régulièrement le compost pour assurer la décomposition des déchets organiques, dans un lombricomposteur, ce travail est assuré par les vers (Eisenia foetida ou Eisenia andreï) . Votre seule « mission » est de les nourrir régulièrement et de leur assurer les conditions optimales pour qu’ils puissent s’activer efficacement. Il est par exemple indispensable de protéger votre lombricomposteur de la pluie, du gel ou d’une chaleur excessive puisque les vers ont une activité normale entre 15° et 25°.
Compact, facile à utiliser et sans odeur grâce aux vers, le lombricomposteur est la solution idéale pour les citadins en manque d’espace et qui souhaitent avoir un compost de qualité en un temps moindre. Sans oublier le lombrithé (ou thé de vers) qui joue le rôle d’engrais liquide et qui viendra revigorer vos plantes d’intérieur et d’extérieur.
Le Bokashi, la solution de compostage à la japonaise
Si l’idée d’avoir des vers dans votre appartement vous rebute, vous pouvez vous tourner vers cette autre solution de composteur urbain : le Bokashi. Le procédé est somme toute différent du lombricomposteur puisqu’il repose sur la fermentation. De même, à la différence du lombricomposteur, les restes alimentaires comme la viande, le poisson, les produits laitiers, etc. peuvent être mis dans le Bokashi. Tous ces déchets de cuisine organique sont décomposés grâce à l’activateur Bokashi – ferment naturel composé de matières d’origine biologique et de mélasse, le tout activé par des micro-organismes efficaces. Utiliser le Bokashi nécessite donc l’achat régulier du son de Bokashi (activateur).
Le Bokashi sécrète également un jus riche en nutriments qu’il est possible de récolter grâce à son robinet.
Mais au final, comment faire du compost en appartement ?
Le lobricomposteur et le Bokashi, deux solutions simples pour composter
Plus que de longs discours, je vous invite à regarder ces vidéos YouTube pour vous familiariser avec ces deux techniques de compostage et faire en sorte que l’art de composter n’ait (presque) plus aucun secret pour vous.
Bien démarrer son compost avec un lombricomposteur
Fabriquer du pré-compost avec le Bokashi
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Image de Ben Kerckx en provenance de Pixabay